Livre, de Jean Antoine Cyriaque Casse de Bellecombe (1773-1837).

Référence personnelle  001019
Référence externe  « Histoire de Montpezat », Laffitte, reprints Marseille – 1980
Type de document  Livre
Individus concernés  Casse de Bellecombe (Jean Antoine Cyriaque) (1773-1837)
Casse de Bellecombe (André) (1822-1897) (auteur)

Transcription

Fidélité à l’original : Citation

Élève du collège des Oratoriens d'Agen, alors dirigé par le Père Laurent Roche, Jean-Antoine-Cyriaque y fit de brillantes études et termina sa philosophie en 1789, à l'âge de seize ans. Destiné d'abord à la marine militaire, il suivit les cours préparatoires de l'École de Bordeaux pendant six à sept mois et se décida à entrer dans l'armée de terre où la protection du duc d'Aiguillon lui valut en peu de temps le brevet d'officier de cavalerie. Ce fut avec ce titre qu'il fit la campagne de Hollande sous le général Dumouriez, et assista aux côtés du duc de Chartres ([devenu ensuite] le roi Louis-Philippe) à la bataille de Jemmapes et aux autres expéditions militaires qui furent faites à cette époque.

Les évènements de 1792, la fuite de Dumouriez et la mort de Louis XVI, et aussi la faiblesse de sa vue, le décidèrent à donner sa démission. Retiré pendant quelques mois à Paris, où il fut sur le point d'être traduit au tribunal révolutionnaire, il rentra à Montpezat vers la fin de la même année pour y rejoindre sa mère, demeurée presque seule par l'absence de ses deux autres fils, Luc-Antoine et Antoine-Romain, qui s'étaient engagés comme volontaires dans les armées des Alpes et des Pyrénées.

Nommé officier municipal en 1795, il rendit à ses administrés les services les plus louables et les plus désintéressés. Il les délivra des poursuites des agents chargés d'enlever les subsistances pendant la disette au maximum, en excitant contre eux une sédition qui pouvait avoir des suites fâcheuses pour lui-même ; il préserva, comme présidant l'administration cantonale, en 1799, la bienfaitrice d'un émigré, Sipheras aîné de Belle-Isle, menacée d'être dépouillée de ses biens ; il fut l'objet, pour ce fait, d'une dénonciation au ministre qui n'eut heureusement aucune suite.

Maire de Montpezat sans interruption, du 1er floréal an VIII [21 avril 1800] au mois de juillet 1826, il dota la commune d'un puits communal et du pont de Malepeyre, pendant les ans IX et X de la République.

Il fut dénoncé la même année pour avoir fait mettre en prison plusieurs soldats de la marine envoyés pour arrêter le sieur Pierre Perbos, marin réfractaire, à cause des violences qu'ils avaient commises sur la personne de ce malheureux. Le général Ducomet, commandant du département, vint à la tête de toutes les troupes placées sous ses ordres pour occuper la ville et réduire le maire et les habitants de Montpezat qu'on lui avait représentés comme étant en insurrection complète.

[…]

Ancien conseiller général du département pendant les évènements de 1815, M. Casse de Bellecombe fut élu, en 1831, membre du Conseil d'arrondissement d'Agen pour le canton de Prayssas et occupa ces fonctions honorables jusqu'en 1835.

Disgracié […] en 1836, par suite d'une animosité locale particulière, il fut néamoins assez heureux pour voir l'achèvement presque complet de la route départementale d'Agen à Sainte-Foy-la-Grande, passant par Montpezat, route obtenue par ses efforts et par sa sollicitude après de longues tentatives. Ses adjoints, pendant cette seconde période administrative, furent son ancien adjoint Ménigault, qui cessa d'habiter Montpezat à la fin de décembre 1832, et, en 1833, M. François Roudier.

M. Casse de Bellecombe mourut le 10 novembre 1837, à l'âge de soixante-quatre ans et dix mois, après une administration des plus dignes et des plus recommandables d'environ trente-trois années. En apprenant la nouvelle de sa mort, l'honorable marquis de Lusignan, pair de France, s'écria que le plus honnête homme du département de Lot-et-Garonne venait de mourrir. Ce mot seul suffit pour faire l'éloge de son caractère.

M. de Bellecombe était non seulement un homme instruit et éclairé, mais encore un homme de bonnes manières et de bonne compagnie. Ses amis étaient entre autres : M. le comte Armand de Chevigné, chevalier de Saint-Louis, mort en 1827, conseiller de préfecture à Vannes, après avoir été membre du Conseil d'arrondissement de Lot-et-Garonne pour le canton de Prayssas […] ; le colonel comte de Brondeau ; le baron de Coquet ; le comte de Villeneuve-Bargemont ; le modeste et savant médecin Labesque, l'un des premiers vaccinateurs de France, mort à Agen, en 1843, et plusieurs personnes dont les familles existent encore à Agen.

Il connaissait et parlait l'italien et l'espagnol avec assez de facilité et écrivait avec grâce et élégance […]. Il fut pendant quelques années membre correspondant de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, et de quelques sociétés littéraires ou agricoles de Paris.

[…]